Rss

PARIS MES PUCES

Marché aux Puces Paris Flea Market Paris mes Puces Jakovsky En 1957, Anatole Jakovsky publiait aux éditions des Quatre Jeudis « Paris mes puces ». Une description passionnante de ces marchés aux Puces des Portes de Paris, pleins d’imprévus, de découvertes et de poésie.

« Ainsi, c’est en automne qu’il faut aller à la Porte de Vanves. Vers la fin du mois de septembre qui finit déjà de jaunir et de rouiller les feuillages de ses deux allées – ces feuilles qui tombent à présent une à une et se mêlent aux chiffons – et où, entre les complets râpés et un tas de vieilles revues, gît parfois quelque belle faïence populaire ou un portrait d’ancêtre dans le plus avantageux accoutrement de son temps.
Mais, même ce paysage des Puces n’est pas éternel. Là où jusqu’à la fin de l’année 1954 il n’y avait que ces terrains vagues, séparant nettement Paris de Malakoff, se dressent maintenant des grues, des pylônes et des baraquements. Les bulldozers labourent et aplanissent les anciens campements des bohémiens….Dans un an, peut-être davantage, se dresseront ici de nouveaux immeubles du Plan Courant….Marché aux Puces Paris Flea Market Jakovsky les Puces de Vanves après leur transformation

 

Déjà, un peu plus loin, dans la direction de la porte Brancion, les premiers gratte-ciel donnent à ce paysage resté à peu près tel quel depuis que le brave gabelou dit le Douanier Rousseau y appliquait les tarifs de l’octroi en jetant des coup d’œil amoureux sur ce qu’il allait peindre, tranquillement chez lui, le soir, un aspect vaguement américain. Et les Puces reculent, reculent toujours, s’amenuisent, perdent de leur superficie, de leur importance… C’est une loi. »
Anatole Jakovsky (1907 – 1988) écrivain et collectionneur d’œuvres d’art naïf s’installe à Paris en 1932, où il se lie avec la communauté artistique de Montparnasse.
Collectionneur curieux éclectique et visionnaire il sauvera de l’oubli une multitude d’objets insolites et poétiques.
Il achète aux Puces de Vanves à un brocanteur (Jean Fous), de petites peintures naïves.
Il a légué sa collection née d’un demi-siècle de recherches dans les marchés aux Puces à la ville de Nice. Le Musée International d’Art Naïf Anatole Jakovsky rassemble toiles, dessins, sculptures ou peintures sous verre, témoignages exclusifs de l’histoire de l’art naïf depuis le XVIIe siècle.

Marché aux Puces Paris Flea Market Jakovsky La_sirene Le reste de ses collections est léguée par Renée Jakovsky-Frère, sa veuve, à la commune de Blainville-Crevon, non loin de Rouen.
L’association La Sirène fait revivre ce fonds
http://www.blainville-crevon.fr/lasirene/index.htm 

Sacrée reine de Montparnasse, Youki, amie de Jakovsky s’était fait tatouer par Foujita sur la cuisse une sirène, en référence à la miniature de cire chère au poète surréaliste Robert Desnos.

A la table des présidents – Musée Maxim’s

Marché aux Puces Paris Flea Market menu Mucha2
Maxim’s un
nom qui fait rêver…. à défaut d’y déjeuner ou d’y dîner, vous pouvez visiter
une exposition au premier étage du restaurant.

Un ensemble de 140 menus de réception de chefs d’État
au Palais de l’Élysée ou lors de déplacements officiels. De Sadi Carnot (mandat
de 1887 à 1894)
à
Nicolas Sarkozy, une collection réunie par un passionnéMarché aux Puces Paris Flea Market menu russe


Vous y
découvrez que les menus des années 1913/14 ne comprenaient pas moins de 7
plats ! avec un « trou » sous forme de granité.

Qu’en 1922
à Gabès de la gazelle Sauce Merazig été servie…

 

En un peu
plus d’un siècle on est passé de 25 plats et quatre heures à table aux repas de
40 mn offerts par Nicolas Sarkozy.

Si la durée du repas s’est
réduite, le protocole, lui, n’a pas changé. Il y a toujours soixante serveurs
pour servir deux cent quarante couverts dans les mêmes services de porcelaine
de Sèvres et le service de verres “Juvisy” signés Baccarat.

Certains
menus mentionnent aussi le programme musical du repas.

L’intérêt de cet ensemble
exceptionnel est également artistique, puisque les premiers menus étaient
reproduits sur soie issue des filatures de Lyon ou de Saint-Étienne. Jusqu’en
1978, les menus présidentiels étaient aussi illustrés par de grands artistes,
dont Mucha, Cassandre. Chagall se verra ainsi confier le dernier, celui de
réception de Jimmy Carter, en 1978. Marché aux Puces Paris Flea Market menu Chagall Carter
En 1990 les menus sont illustrés de
gravures de Redouté, Giscard d’Estaing choisit les œuvres d’art qui illustrent
les menus. François Mitterand reprend le principe mais ajoute des œuvres du
XXème siècle.

En matière de gastronomie,
les Présidents ont leurs goûts personnels Le président Fallières (1906-1913)
impose la graisse d’oie dans les cuisines présidentielles et fait entrer le
cassoulet à l’Elysée,

Sous de Gaulle
(1958-1969), les déjeuners sont expédiés. Quarante minutes tout au plus. Pour
s’y tenir, le Général a tout simplement supprimé le fromage. Les dîners
officiels durent quant à eux 55 minutes car il y avait cinq plats contre trois
pour les repas privés. Le gibier à plumes, très présent sous la IVe République,
disparaît petit à petit au profit des volailles (poulardes, poulet, etc.).
L’allégement se fait sentir, les modes de cuisson se diversifient et sont même
précisés dans la rédaction du plat sur le menu. On verra pour souligner cette
légèreté apparaître de nouveaux morceaux (émincé, aiguillette, carré d’agneau),
les viandes étant de moins en moins présentées entières.

 Pompidou (1969-1974), amateur de bonne
chair et disposant d’un bon coup de fourchette, ne dédaigne pas les plats en
sauce, bœuf aux carottes, cassoulet, daube, blanquette et homards soutenus par
de bons vins charpentés qu’il choisit lui-même. Les repas passent maintenant de
40 à 55 minutes. Le fromage fait son retour. Le président a décidé que le chef
et son équipe le suivraient dans ses voyages.

Avec
l’arrivée de Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981), la cuisine rustique touche à
sa fin. A cette époque, tous les plats suggèrent la légèreté. La création entre
en force dans la composition des menus. Enfin, Jacques Chirac (1995-2007)
restera comme le premier président à introduire le cidre et la bière aux repas
officiels. Prédilection pour le terroir oblige, la charcuterie, le boudin, les
escargots à l’ail, le hachis Parmentier et l’agneau sont à l’honneur. Au
dessert, le président apprécie tout ce qui est à base de chocolat.

François Mitterrand
(1981-1995) donne peu de directives aux cuisines.  Comme Giscard, il aime les plats légers, les fruits de mer,
le bar, le turbot, l’agneau et les truffes, mais il ne dédaignera pas la
choucroute, le pot-au-feu et la tête de veau dont il raffole. Le chef doit
néanmoins composer les menus avec une diététicienne. C’est à ce moment
qu’intervient une séparation entre les cuisines du privé et les officielles.
Deux chefs cohabitent à l’Elysée, ce qui n’est pas aisé. Guère difficile,
Nicolas Sarkozy (depuis 2002) ne réclame aucun plat en particulier à ses
cuisiniers. En revanche, régime oblige, sur les différents mets qu’on lui
propose, le président choisit souvent un poisson ou une viande blanche.

 Quelques
plats de 1888 à 1938 :volaille de Bresse au cresson, coqs de bruyère et
cailles rôties, salmis de gelinottes au xérès, croustades de ris de veau,
cailles flanquées d’ortolans,
tournedos béarnaise, délices
d’ortolans à la Rossini. Peu d’objets présentés, mais d’une qualité exceptionelle : Le service de verres « Juvisy » (Baccarat),les services d’assiettes « aux Oiseaux »

Marché aux Puces Paris Flea Market Sèvres Assiette aux oiseaux

et « Petites Vues de France » de la manufacture de Sèvres, les pièces d’argenterie « Elysée » de la maison Puiforcat.
Il est
toujours possible de trouver des menus anciens aux Puces de Vanves.

 A la table des Présidents – Musée Maxim’s – 3 rue
Royale, Paris 8e – Jusqu’au 28 février

www.maxims-musee-artnouveau.com

On parle des Puces de Vanves : dans A D

Marché aux Puces Paris Flea Market Vincent Darré A D
Dans Architectural Digest, sous le titre La folie DARRÉ, 
Vincent Darré indique
qu'il ne manquerait pour rien au monde le "remballage" des Puces de Vanves.

Nous remercions ce fidèle chineur et la rédaction du magazine A D.


On va parler des Puces de Vanves en Allemagne et en Autriche

Samedi 6 Février et Dimanche 7, la société de production Megahertz est venue tourner sur les Puces de Vanves.
Il s’agissait d’une émission qui s’appelle « Gruschkas Kunst- und Trödeltouren ». Roland Gruschka parcourt les marchés aux Puces européens pour y découvrir des objets.
Quelques photos de ce tournage qui s’est passé dans une excellente ambiance.

Marché aux Puces Paris Flea Market Gruschkas Kunst- und Trödeltouren 24  Marché aux Puces Paris Flea Market Gruschkas Kunst- und Trödeltouren 31  Marché aux Puces Paris Flea Market Gruschkas Kunst- und Trödeltouren 36  Marché aux Puces Paris Flea Market Gruschkas Kunst- und Trödeltouren 41

Les marchands de l’aube

Parue en 2003, mais toujours d’actualité, c’est une enquête sociologique de terrain au cœur des Puces de Saint-Ouen, « zone » dans laquelle les barrières sociales sont poreuses, pour les objets comme pour l’argent.
Herlé Sciardet évoque les rites des marchands de l’aube, de la cohue du grand jour aux secrets de café.
« Bien qu’il puisse être dépaysant, il ne s’agit pas d’un récit de voyage ».Marché aux Puces Paris Flea Market Les marchands de l'aube 

Quelques titres de chapitres :
Scènes de la vie quotidienne
Itinéraires de la chine
Les biffins
La place
L’étalage
Le déballage marchand
Les contacts
Situations et occasions de gain…

Voir notre métier analysé par un sociologue ne manque pas de piquant.

Pour lui chiner dérive du tsigane cinav, très couramment utilisé dans le sens d’aller pour acheter ou vendre ou solliciter ou tout cela à la fois.

 

Paraît plus sérieux que le traditionnel dérivé de s’échiner !

On va parler des Puces de Vanves en Russie

Une agence créatrice de voyage Cécile Rogue http://www.cecile.ru/ et des journalistes de la revue Seasons http://www.seasons.com.ru/ nous ont rendu visite ce matin.

Marché aux Puces Paris Flea Market seasons.ru 74   Marché aux Puces Paris Flea Market seasons.ru 78   Marché aux Puces Paris Flea Market seasons.ru 80 

Nous les remercions de leur visite.

Madeleine Vionnet, puriste de la Mode

Pas
moins de cent trente modèles de la couturière retracent tout le travail et le
style de cette créatrice légendaire et innovante dont la marque a été
essentiellement la recherche de liberté, à travers des créations raffinées
magistralement conçues qui libéraient le corps et mettaient en valeur ses
formes naturelles, marquant ainsi l’évolution de l’émancipation du corps
féminin.

 Après un
passage chez Kate Reily, Callot Sœur et Doucet, elle s’établit à son compte en 1912.
Ses créations rencontrent immédiatement les nouvelles attentes féminines.

Marché aux Puces Paris Flea Market Vionnet 25  Elle
s’installe en 1923 au 50 av Montaigne
Elle confie au décorateur Georges de Feure l’aménagement de ses salons
dans le style Art déco, faisant de ce lieu un véritable temple de la mode à la
conquête d’une clientèle internationale des plus raffinées
Cette
nouvelle adresse sera une vitrine exceptionnelle pour les arts décoratifs de
l’époque et une parfaite réussite quant à la modernité des installations, mais
fermera en 1939.

 

Un
mannequin en bois articulé d’une hauteur de 80 cm accueille le visiteur.
C’était un outil indispensable à Madeleine Vionnet : elle
créait ses robes en modèle réduit avant de les reproduire en grandeur nature. Marché aux Puces Paris Flea Market Vionnet Mannequin bois

 

Elle
utilisait une gamme de couleurs réduites :Marché aux Puces Paris Flea Market Vionnet 40 le
rouge, le jaune et chaque collection comportait systématiquement des modèles en
blanc et en noir. En 1929, maniant à la perfection le carré et le rectangle,
Madeleine Vionnet introduit le cercle permettant à la robe d’être plus près du
corps.

Tout son
vocabulaire se base sur ces trois formes qu’elle va travailler sans cesse,
toujours à la recherche de ce vêtement premier, le vêtement le plus simple, le
plus noble.
Des
modèles datant des années 1910 aux années 1939 l’accent est mis sur les
caractéristiques propres aux créations de la couturière que sont : la
structure et le décor du vêtement.
La
plupart des créations proposées sont parfaites dans leur simplicité. Peu de
couleurs, jamais d’imprimé. Un minimum de broderie. Des plissés révélant le
corps plus qu’ils ne le cachent. Il suffit d’un bouton pour faire tenir tout un
vêtement.

Ennemie
de la « mode », des caprices saisonniers et fugitifs, Vionnet est à
la recherche d’une beauté éternelle, immuable, pérenne.. On reconnaît d’emblée
la beauté plastique qui se dégage de chacune de ses créations, grâce à leurs
lignes épurées magistralement conçues jusque dans les plus infimes
détails.  Ni photogéniques, ni
décoratifs, ils invitent à porter un regard nouveau sur l’esthétique de
l’époque.Marché aux Puces Paris Flea Market Vionnet 32

Les
créations de la couturière témoignent de sa technique parfaite, de sa recherche
constante d’une cohérence entre le corps et le vêtement, de son goût de
l’épure.
Elle
ne fut pas la première à utiliser le biais, mais la première à l’employer pour
une robe entière. Une technique qui donne au vêtement son mouvement.

Les
éléments décoratifs ne sont jamais superflus, ils participent à l’architecture
et à l’équilibre du vêtement.Marché aux Puces Paris Flea Market Vionnet 33 

Technicienne
hors pair, elle pousse le raffinement à l’extrême pour atteindre une pureté
absolue des lignes, grâce à une parfaite maîtrise des propriétés intrinsèques
du textile, de la coupe du vêtement et de son placement sur le corps.

Pionnière
dans la maîtrise de la coupe en biais et de l’art du drapé, elle a su mettre
son génie au service des femmes et de leur bien-être.

Figure
phare de la haute-couture de l’entre-deux guerres, Madeleine Vionnet est
considérée comme « le couturier des couturiers ». Marché aux Puces Paris Flea Market Vionnet 31
70 ans après la disparition
de la maison Vionnet la technique et la féminité de ses créations restent un
référent omniprésent qui inspire les générations actuelles de créateurs de
mode.

L’artiste,
car elle se veut telle, entend bien tout simplifier. Ses premiers chefs-d’œuvre,
elle les bâtit avec quatre carrés ou quatre rectangles égaux. Il faut le moins
de coutures et le moins de boutons possible. Marché aux Puces Paris Flea Market Vionnet 36
Pour Vionnet, la robe est une
seconde peau.
Dans les années 20, elle poursuit sa démarche avec la coupe en
biais, jusque-là réservée aux doublures. Le bas de la robe et le bout d’une
manche sont pris dans le même morceau de tissu. Un exercice de haute voltige
garantissant un tomber impeccable.
Son
travail stylistique prend sa source dans le tissu lui-même, étudié dans ses
trois sens : droit fil, lisière et biais. Son secret  ne pas contrarier le tissu, la robe et
la cliente doivent se fondre , l’une suivant l’autre comme son ombre.

Pureté des
lignes, coupe unique, sobriété simplicité Marché aux Puces Paris Flea Market Vionnet 35
seront les mots les plus employés
pour qualifier ses créations.

Elle
sera visionnaire et son personnel bénéficera d’avantages sociaux inouïs pour
l’époque. Elle sera le premier couturier à se battre en justice au nom du droit
d’auteur et déclarera : « Copier c’est voler »
Elle fut
la première couturière à avoir conscience de la nécessité de conservation de
son patrimoine et lèguera, les archives de sa maison à l’Union Française des
Arts du Costume.
Première
rétrospective exclusivement consacrée à cette pionnière, il faut profiter de
cette occasion exceptionnelle de voir ces créations qui ont marqué l’histoire
de la mode.

Madeleine
Vionnet, puriste de la mode Les Arts
Décoratifs – Mode et textile
107, rue de Rivoli, 75001 Paris – 01 44 55 57 50
jusqu’au 31 janvier 2010

www.lesartsdecoratifs.fr

 

Carte postale, logo dessiné par Ernesto
Michahelles dit Thayaht, 1922,

Les Arts Décoratifs, Union Française des Arts du Costume © DR

Robe, été 1921,

Les Arts Décoratifs, Union Française des Arts du Costume © Patrick
Gries

Robe, hiver 1920 © Patricia
Canino

Robe du soir, hiver 1936

Les Arts Décoratifs, Union Française des Arts du Costume © Patrick
Gries

Robe, hiver 1920,

Les Arts Décoratifs, Union Française des Arts du Costume © Patrick Gries

Photographie de dépôt de modèle, collection été
1922,

Les Arts Décoratifs, Union Française des Arts du Costume © DR

Robe, été 1922,

Les Arts Décoratifs, Union Française des Arts du Costume © Patrick
Gries


Les collectionneurs et leurs motivations

Hubert DUEZ pose la question :

Collectionner un besoin d’avoir ou une raison d’être ?

Le sculpteur Arman, la reine
Elisabeth II, le président Jacques Chirac, Madame Carven, Jacques Garcia,
Gilles Fuchs…et plus encore : tous collectionnent.

L’audimat des émissions consacrées aux antiquités est
au plus haut, la fréquentation des brocantes et des vides greniers augmente et
dans les salles de vente on s’arrache les objets de collection. Pourquoi? Parce
que la collection reste un plaisir, celui de l’exploration, de la découverte,
du jeu. Mais qui sont les collectionneurs?

De Balzac à Gonzagues Saint-Bris.
Balzac qui n’aimait pas rassembler des objets qui se
ressemblent, achetait les choses les plus hétéroclites en pratiquant disait-il,
de la  » bricabrocamania »

Gonzagues Saint-Bris, placé à cinq ans dans un asile
de vieillards à Brighton par son père diplomate à Londres, n’avait que ses
soldats de plomb pour se défendre contre sa solitude. Il devint tout
naturellement  » soldaplumbumophile » (collectionneur de soldats de
plomb).

Et lorsqu’il dit: « l’unité de la collection se
fait à travers les aventures d’une vie » personne ne s’en étonne.Au début
du XX° siècle, la reine de Hollande avait conservé les 70 poupées, confidentes
de son enfance, et sa mère l’entendit un jour dire à l’une d’elle :
« Mademoiselle, si vous n’êtes pas sage vous serez obligée d’envoyer des
baisers à des tas de gens que vous ne connaissez pas. »

De la reine Wilhelmine à
la reine Alexandra

La reine Alexandra possédait 300 éventails dont l’un
de Marie-Antoinette car elle collectionnait également des objets lui ayant
appartenu, dont les souliers que la souveraine portait en montant à la
guillotine.

Alphonse XIII aussi

Il conservait les objets l’ayant mis en danger : la
tétine du biberon empoisonné destiné à le tuer dès sa naissance, des objets
ramassés après l’explosion d’un engin dissimulé dans un bouquet et lancé sur
son carosse le jour de son mariage, un fragment du landau où il était, à côté
du Président Loubet, lors de l’attentat de la rue de Rohan à Paris alors qu’il
était en visite officielle..

Sans oublier Edouard VII ainsi que la reine de Norvège plus futile, Edouard VII avait 200 cannes, et la reine
de Norvège collectionnait les articles par trop imaginatifs qui lui étaient
consacrés dans un album titré avec humour « Les choses que nous n’avons pas
dites et que nous n’avons pas faites ».

Collectionner : de
l’excitation à vivre ou bien de la mélancolie ?

Du brasseur Heineken à Andy Warhol, de Jacques Attali à
Karl Lagerfeld, beaucoup de célébrités furent ou sont encore collectionneurs,
et tant d’anonymes. Au travers de leur passion, tous cherchent à sortir
d’eux-mêmes, pour aller se promener dans leurs souvenirs, tant il est vrai que
collectionner : ce n’est pas de l’excitation à vivre, ça serait plutôt de la
mélancolie.

 

Louis Comfort Tiffany Couleurs et lumière

Le
Musée du Luxembourg présente la première exposition consacrée au célèbre
créateur américain Louis Comfort Tiffany en France.
 Il est l’un des plus talentueux créateurs américains de tous les temps, chef de file du design américain dont la réputation s’étend jusque dans les grandes capitales européennes : il rivalise avec les grands verriers européens de la
fin du XIXe siècle.Tiffany Lampe Toile d'araignée

L’exposition rassemble environ 160 œuvres (vitraux, vases, luminaires, objets, bijoux et mosaïques, dessins, aquarelles et photos d’époque) qui révèlent la remarquable contribution de ce créateur, tant à l’industrie du verre qu’à l’ensemble des arts décoratifs.

L’ornementation somptueuse,
le travail soigné, les effets spectaculaires et originaux de lumière et couleur qui caractérisent sa production verrière (vases en verre soufflé, vitraux,
lampes et objets) le placent au coeur de nombreux mouvements artistiques de son
époque, de l’Arts & Crafts et le Mouvement esthétique américain jusqu’à
l’Art Nouveau et le Symbolisme.Tiffany Boite à Timbres

 Dans ses ateliers pour la
première fois le verre a été travaillé à chaud afin de réaliser des drapés au
lieu de peindre les plis de la robe sur le verre. C’est lui aussi qui a eu l’idée de superposer les plaques de verre de couleur pour enrichir la palette et les nuances de tons.Tiffany lampe de bureau
Tiffany s’est d’abord fait connaître comme décorateur d’intérieur, devenant dans les années 1880 et au début des années 1890 l’un des décorateurs américains les plus recherchés. Son entreprise a meublé quelques-unes des plus riches demeures des Etats-Unis forunissant vitraux, tentures en velours et mobilier.

Les
projets présentés illustrent l’approche nouvelle de Tiffany, consistant à
incorporer le verre dans le décor intérieur sous forme de vitraux, de lampes,
de carreaux pour manteaux de cheminée, de rampes en métal et en verre et de
mosaïques.

Parallèlement
à la production de vitraux, les ateliers Tiffany expérimentaient le verre en
fusion. Fort de son regard d’artiste, il supervisait les formes et le mariage
des couleurs dans ses vitraux, ses vases et ses lampes. Ses sources d’
inspiration étaient multiples : les surfaces marbrées et irisées des vases
anciens en verre, les lignes courbes des plantes et des fleurs, les bleus et
les verts éblouissants des plumes du paon, ainsi que les motifs abstraits
obtenus en coulant le verre en fusion coloré. Il était fasciné par le verre et
par la façon dont ce matériau reflète les couleurs et la lumière.Tiffany Encrier
Tiffany a su tirer profit de la nouvelle technologie de l’éclairage électrique pour mettre en valeur l’éclat et la transparence de ses abat-jour en verre sertis dans le plomb. La popularité de ses lampes en verre et en bronze sera telle que la marque Tiffany deviendra un nom générique.

L’exposition présente une large sélection de cesTiffany Lampe Glycine
impressionnantes lampes Tiffany avec leur célèbre décor de glycines ou de magnolias


Louis C. Tiffany – Lampe « Toile d’araignée », c.1899-1900 Verre Favrile, mosaïque, plomb
Richmond, The Virginia Museum of Fine Arts Don de Sydney et Frances Lewis
©Photo : Katherine Wetzel


Louis C. Tiffany – Boîte à timbres, c.1905 Bronze doré, mosaïque en verre, verre moulé-pressé 
Collection Dr Gail Evra  ©Photo : Richard Goodbody

Louis C. Tiffany – Lampe de bureau, vers 1900-1910, bronze et verre
 New York Historical Society Museum

Louis C. Tiffany – Encrier, c. 1900-1903 Verre, argent 
 Newark,
The Newark Museu
m
Don
de Mr. And Mrs. Ethan D. Alyea, 1967

 ©Photo
: The Newark Museum

Louis
C. Tiffany – Lampe
 » Glycines », c.1901 Verre
Favrile, plomb, bronze
Richmond, The Virginia Museum of Fine Arts
Don de Sydney et Frances Lewis Arts
©Photo : Katherine Wetzel

16 septembre 2009 – 17
janvier 2010
Musée
du Luxembourg – www.museeduluxembourg.fr
19 rue de Vaugirard – 75006
Paris
Tel : 01 45 44 12 90 

 

Accessoires et objets, témoignages de vies de femmes à Paris 1940-1944

Le musée Jean Moulin présente plus de 400 objets qui témoignent de la débrouillardise et de l’inventivité des Parisiennes qui redoublent d’ingéniosité dans l’art de la récupération, de la substitution et des astuces.
Ces accessoires de mode sont mis en regard avec des photographies, journaux de mode, affiches, partitions de chansons et actualités cinématographiques qui permettent de se replonger dans l’atmosphère de l’époque.
Les dures conditions matérielles sont évoquées : attendre durant des heures devant les magasins, se protéger du froid, se déplacer dans Paris.
Malgré tout, la vie reprend ses droits : les cinémas et les théâtres, seuls lieux chauffés, n’ont jamais été autant fréquentés.
L’inventivité des Parisiennes et des créateurs est à son apogée. C’est le règne des semelles de bois articulées ou compensées, du turban si pratique à bicyclette et propre à dissimuler les cheveux que l’on ne peut entretenir régulièrementMarché aux Puces Paris Flea Market Turban paille , des chapeaux en copeaux de bois, des tenues d’abri et des célèbres « bas » des fabricants notamment le célèbre Filpas. Les femmes les plus modestes se peignent les jambes avec du brou de noix, des décoctions de thé et tracent la couture avec un crayon.
L’accessoire joue un rôle dans la propagande, mais est aussi utilisé par les Résistantes dans leurs actions (sac à double fond et à double paroi pour dissimuler les tracts).
Marché aux Puces Paris Flea Market Raphia et papier Les matériaux les plus extraordinaires seront utilisés : copeaux de bois, pneus, papier journal, ficelle de paille, raphia, carton, sangle, peau de chamois, les poils de chien comme les cheveux…
Prélude à l’écologie ? le Secrétaire d’État à l’Éducation nationale, Abel Bonnard à la rentrée scolaire 1942 recommande aux professeurs d’interroger les élèves à l’oral pour économiser le papier et les mots d’ordre sont : réemploi, transformation, adaptation, détournement, invention.
Accessoires souvent extravagants et démesurés où les chapeaux tiennent la vedette. Sacs trapézoïdaux démesurés et chapeaux monumentaux (certains en papier journal) bouleversent les proportions.
« À l’ouvrage », « Faites-vous même ce grand sac pratique et élégant ! » ces conseils sont dans tous les journaux féminins. Les journaux qui proposent conseils pratiques, croquis et patrons, vantent la fierté que l’on gagne à fabriquer soi-même des accessoires qui viendront agrémenter les tenues les plus simples.
L’attitude même de certaines Parisiennes, leur volonté farouche de rester élégantes malgré les circonstances difficiles, apparaît comme un défi, une provocation adressée aux Allemands. Au quotidien, malgré l’interdiction allemande, les Parisiennes arborent avec plus ou moins d’arrogance les couleurs du drapeau national et élégance rime avec résistance.
Une vitrine évoque le rôle des Zazous, fans de swing, ils arborent des tenues vestimentaires extravagantes allant à l’encontre du règlement institué par le Comité d’organisation du vêtement, le 19 mai 42 qui instaure un « costume national ».
Marché aux Puces Paris Flea Market Étoile J Zazou Si les « Petits Swings » font d’abord sourire, certains journaux collaborationnistes les prennent pour cible dès l’entrée en guerre des États Unis le 7 décembre 41 ces Marché aux Puces Paris Flea Market Étoile J Swing symboles de la décadence et de l’anglophobie dont certains seront arrêtés et internés.
Certains Zazous portent une étoile jaune portant l’inscription Swing par révolte ou simple provocation.
1944, les accessoires aussi se libèrent.
A la Libération chacun confectionne le petit accessoire de fierté nationale et de liberté retrouvée : des cocardes en tissu ou en bois peint, des broches à décor de fleurs tricolores apparaissent aux revers des vestes au des corsagesMarché aux Puces Paris Flea Market Chaussures 11.
Des marchands ambulants proposent au tout-venant des breloques aux couleurs des alliés, des cartes de France miniatures marquées du V de « victoire », des croix de Lorraine…Marché aux Puces Paris Flea Market Bijoux 16

Les accessoires se font commémoratifs. Les Parisiennes portent des broches jeep, avion ou charMarché aux Puces Paris Flea Market Broches Jeep 14
des foulards tricolores évoquant les débarquements Marché aux Puces Paris Flea Market Foulard Tricolore 11 et les mouvements des troupes sur le territoire français, des boutons ornés d’une croix de Lorraine ou d’un coq… L’oiseau libéré, s’opposant à l’oiseau en cage de la période d’Occupation, apparaît sur les bijoux de Cartier, Van Cleef & Arpels ou encore sur une écharpe de Jeanne Lanvin intitulée Liberté… Liberté chérie. Symbolique et commémoratif, l’accessoire est aussi objet souvenir. Paris mon coeur, Paris sweet home, Souvenir de Paris… autant de messages qui s’inscrivent sur les foulards, mouchoirs ou bijoux que les soldats américains pourront offrir à leur fiancée dès leur retour.
Tous les aspects même les moins glorieux (collaboration) sont évoqués dans cette exposition qu’au premier abord on aurait pu croire frivole.
Il ne faut pas manquer ce panorama émouvant de la vie quotidienne sous l’occupation.

Partitions, journaux, accessoires de mode, vêtements sont faciles à trouver aux Puces de Vanves !

 

 

© S. Piera /
Galliera / Roger-Viollet
© E.
Emo et S. Piera/Galliera/Roger-Viollet
©Collectif
des Puces de Vanves
©
requitus.qc.ca

du 20 mai au 15 novembre 2009
Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
Jardin Atlantique (au-dessus de la gare Montparnasse) 23, allée de la 2e DB – Paris XVème
Tel 01 40 64 39 44 – www.ml-leclerc-moulin.paris.fr