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Accessoires et objets, témoignages de vies de femmes à Paris 1940-1944

Le musée Jean Moulin présente plus de 400 objets qui témoignent de la débrouillardise et de l’inventivité des Parisiennes qui redoublent d’ingéniosité dans l’art de la récupération, de la substitution et des astuces.
Ces accessoires de mode sont mis en regard avec des photographies, journaux de mode, affiches, partitions de chansons et actualités cinématographiques qui permettent de se replonger dans l’atmosphère de l’époque.
Les dures conditions matérielles sont évoquées : attendre durant des heures devant les magasins, se protéger du froid, se déplacer dans Paris.
Malgré tout, la vie reprend ses droits : les cinémas et les théâtres, seuls lieux chauffés, n’ont jamais été autant fréquentés.
L’inventivité des Parisiennes et des créateurs est à son apogée. C’est le règne des semelles de bois articulées ou compensées, du turban si pratique à bicyclette et propre à dissimuler les cheveux que l’on ne peut entretenir régulièrementMarché aux Puces Paris Flea Market Turban paille , des chapeaux en copeaux de bois, des tenues d’abri et des célèbres « bas » des fabricants notamment le célèbre Filpas. Les femmes les plus modestes se peignent les jambes avec du brou de noix, des décoctions de thé et tracent la couture avec un crayon.
L’accessoire joue un rôle dans la propagande, mais est aussi utilisé par les Résistantes dans leurs actions (sac à double fond et à double paroi pour dissimuler les tracts).
Marché aux Puces Paris Flea Market Raphia et papier Les matériaux les plus extraordinaires seront utilisés : copeaux de bois, pneus, papier journal, ficelle de paille, raphia, carton, sangle, peau de chamois, les poils de chien comme les cheveux…
Prélude à l’écologie ? le Secrétaire d’État à l’Éducation nationale, Abel Bonnard à la rentrée scolaire 1942 recommande aux professeurs d’interroger les élèves à l’oral pour économiser le papier et les mots d’ordre sont : réemploi, transformation, adaptation, détournement, invention.
Accessoires souvent extravagants et démesurés où les chapeaux tiennent la vedette. Sacs trapézoïdaux démesurés et chapeaux monumentaux (certains en papier journal) bouleversent les proportions.
« À l’ouvrage », « Faites-vous même ce grand sac pratique et élégant ! » ces conseils sont dans tous les journaux féminins. Les journaux qui proposent conseils pratiques, croquis et patrons, vantent la fierté que l’on gagne à fabriquer soi-même des accessoires qui viendront agrémenter les tenues les plus simples.
L’attitude même de certaines Parisiennes, leur volonté farouche de rester élégantes malgré les circonstances difficiles, apparaît comme un défi, une provocation adressée aux Allemands. Au quotidien, malgré l’interdiction allemande, les Parisiennes arborent avec plus ou moins d’arrogance les couleurs du drapeau national et élégance rime avec résistance.
Une vitrine évoque le rôle des Zazous, fans de swing, ils arborent des tenues vestimentaires extravagantes allant à l’encontre du règlement institué par le Comité d’organisation du vêtement, le 19 mai 42 qui instaure un « costume national ».
Marché aux Puces Paris Flea Market Étoile J Zazou Si les « Petits Swings » font d’abord sourire, certains journaux collaborationnistes les prennent pour cible dès l’entrée en guerre des États Unis le 7 décembre 41 ces Marché aux Puces Paris Flea Market Étoile J Swing symboles de la décadence et de l’anglophobie dont certains seront arrêtés et internés.
Certains Zazous portent une étoile jaune portant l’inscription Swing par révolte ou simple provocation.
1944, les accessoires aussi se libèrent.
A la Libération chacun confectionne le petit accessoire de fierté nationale et de liberté retrouvée : des cocardes en tissu ou en bois peint, des broches à décor de fleurs tricolores apparaissent aux revers des vestes au des corsagesMarché aux Puces Paris Flea Market Chaussures 11.
Des marchands ambulants proposent au tout-venant des breloques aux couleurs des alliés, des cartes de France miniatures marquées du V de « victoire », des croix de Lorraine…Marché aux Puces Paris Flea Market Bijoux 16

Les accessoires se font commémoratifs. Les Parisiennes portent des broches jeep, avion ou charMarché aux Puces Paris Flea Market Broches Jeep 14
des foulards tricolores évoquant les débarquements Marché aux Puces Paris Flea Market Foulard Tricolore 11 et les mouvements des troupes sur le territoire français, des boutons ornés d’une croix de Lorraine ou d’un coq… L’oiseau libéré, s’opposant à l’oiseau en cage de la période d’Occupation, apparaît sur les bijoux de Cartier, Van Cleef & Arpels ou encore sur une écharpe de Jeanne Lanvin intitulée Liberté… Liberté chérie. Symbolique et commémoratif, l’accessoire est aussi objet souvenir. Paris mon coeur, Paris sweet home, Souvenir de Paris… autant de messages qui s’inscrivent sur les foulards, mouchoirs ou bijoux que les soldats américains pourront offrir à leur fiancée dès leur retour.
Tous les aspects même les moins glorieux (collaboration) sont évoqués dans cette exposition qu’au premier abord on aurait pu croire frivole.
Il ne faut pas manquer ce panorama émouvant de la vie quotidienne sous l’occupation.

Partitions, journaux, accessoires de mode, vêtements sont faciles à trouver aux Puces de Vanves !

 

 

© S. Piera /
Galliera / Roger-Viollet
© E.
Emo et S. Piera/Galliera/Roger-Viollet
©Collectif
des Puces de Vanves
©
requitus.qc.ca

du 20 mai au 15 novembre 2009
Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
Jardin Atlantique (au-dessus de la gare Montparnasse) 23, allée de la 2e DB – Paris XVème
Tel 01 40 64 39 44 – www.ml-leclerc-moulin.paris.fr

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