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Sous l’Empire des crinolines

Cette exposition de plus de 300 pièces, propose un voyage dans le temps, aux côtés de ces femmes du monde et de la bourgeoisie fortunée qui, sous le règne de Napoléon III, ont un rythme de vie effréné, entre bals, réceptions, théâtre, opéra, emplettes dans les grands magasins, récemment créés, organisation de la vie domestique…

Le rythme de vie impose de se changer vite. La même jupe s’accompagne donc de différents corsages, plus ou moins raffinés, qui permettent de passer rapidement d’une tenue du jour à une tenue du soir, de la vie mondaine à la vie privée (Les femmes du monde – tout comme les cocottes – peuvent se changer jusqu’à cinq fois par jour !).

Marché aux Puces Paris Flea Market Rayée

Des bals clôturent systématiquement la célébration des grands événements politiques du règne de Napoléon III. Pour ces occasions, mantelets et robes à crinoline sont accompagnés de carnets de bal*, d’éventails*, de porte-bouquets*, de mouchoirs*,de parures de tête, de bijoux*….
La crinoline a fait son entrée dans la mode dès 1845. Pouvant atteindre 1,80 mètre de diamètre, jupe volumineuse réclamant près de dix mètres de tissu, elle contribue à redessiner le corps. L’armature métallique ne tarde pas à remplacer la cage en fanons de baleine et connaît un succès immédiat.
Les corsages s’ornent de franges, de perles, les jupes de volants, éventuellement bordés non d’un ourlet mais d’un motif gaufré. On porte aussi beaucoup de dentelle*, mécanique ou faite main, sur les corsages, les jupes ou en châles.
La mode balance entre un style raffiné et un style tapageur aux couleurs criardes.Les colorants synthétiques nés des progrès de la chimie donnent naissance à des couleurs qui claquent.
 Ces dames n’hésitent pas à s’habiller en vert cru, bleu vif, rouge sang, violet…
Marché aux Puces Paris Flea Market Verte
Marché aux Puces Paris Flea Market Violette
Imprimées ou rayées, ces robes voyantes sont parées d’une accumulation d’ornements : volants, franges, guirlandes de fleurs, ruchés de dentelles et de rubans.
Sont présentés les vêtements de ville comme de villégiature : capes, robes retroussées, boléros, petits costumes (ancêtres du tailleur) ainsi que leurs indispensables accessoires : châles*, ombrelles*, chapeaux*, bottines*…
Le Second Empire voit les prémices de la Haute Couture – Charles Frederick Worth crée sa maison de couture en 1857 à Paris – tandis que les Grands magasins sont en plein essor : Au Louvre, Au Bon Marché, Au Printemps…
Du Second Empire on garde l’image d’une mode riche, d’une silhouette féminine volumineuse donnée par la robe à crinoline. Formée généralement d’une jupe et d’un corsage séparés, cette tenue est une accumulation d’ornements variés. Les corsages sont habillés de franges et les jupes sont à volants multiples.
 A partir de 1860, l’ornementation des robes du soir est de plus en plus chargée, annonçant le style tapissier. Les robes du soir, dénudant épaules et bras, nécessitent le port de la « sortie de bal » qui peut prendre des formes différentes comme le talma (manteau) ou le burnous en forme de cape. La coiffure complète la silhouette. Elle est composée selon la nature de la soirée : un flot de rubans ou de barbes (dentelle), une couronne de fleurs naturelles ou artificielles en harmonie avec celles qui décorent la robe, un diadème, un faisceau de plumes… autant d’ornements qui se posent sur des cheveux savamment coiffés. Les bijoux sont bien sûr l’ultime parure.
Ajoutons à ce tableau, les accessoires comme l’éventail*, le porte-bouquet*, le carnet de bal* et le mouchoir*.
La parfumerie et les cosmétiques sont un secteur en plein essor. La maison Guerlain obtient en 1853 la qualité de fournisseur de l’impératrice dont elle appose les armes sur ses étiquettes.
Au début de la période, les robes à volants multiples sont prétextes à ganses de velours, à petits bords de dentelle ou à liserés de franges.
La passementerie en cordonnet, cordelette, guipure, glands, s’applique sur les robes en dessins géométriques et crée un contraste de couleurs.Marché aux Puces Paris Flea Market Costume beige
Les rubans* sont tissés, veloutés, chenillés ; tous ces rubans évoquent les tissus rayés très prisés alors et se transforment en noeuds délicats ou en larges ceintures. La mécanisation de la fabrication de la dentelle en modifie l’usage. On en porte du matin au soir et sur l’ensemble de la tenue, de la tête aux pieds.
Le petit costume est l’ancêtre du tailleur. Il sera adopté à la ville pour la journée mais le petit costume ne sied pas pour rendre ou recevoir une visite.
 Le goût pour les bonnets, les résilles, les fanchons montre bien la passion des élégantes pour « les modes » et explique le succès des modistes parisiennes. Le chapeau emblématique de ces années est « la capote ». Le sac n’est plus seulement le petit réticule orné de perles d’acier*, on crée un modèle de voyage* d’ailleurs vendu dans les grands magasins.
L’ ombrelle est comme l’éventail un objet de parure. S’ils ont tous deux un aspect pratique, ils permettent aussi de jolies attitudes.
A l’occasion des mariages, les familles fortunées commandent des objets précieux tels que châles en cachemire*, pièces en dentelle d’Alençon, éventails en pierres précieuses, souliers des meilleurs bottiers.
 « Sous l’Empire des crinolines (1852-1870) », jusqu’au 26 avril 2009
au Musée Galliéra,10, avenue Pierre-Ier-de-Serbie 75116 Paris
* Vous ne trouverez peut-être pas de crinolines aux Puces de Vanves, mais tous ces éléments de costumes et accessoires y sont présents.
Photos © Stéphane Piera / Galliera / Roger-Viollet.

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