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Notre marché, notre métier

Boutons, au-delà de l’utile

Boutons, au-delà de l’utile. Une exposition de la collection de Loïc Allio

Qu’ils soient en ivoire gravé du 19ème ou en nacre du 18ème qu’ils figurent la liberté  ou la musique  qu’ils soient réalisés par le petit-fils d’un chirurgien de Victor-Emmanuel 1er, émigré en France (Roger Scemama)  ou par une écrivaine pauvre mais artiste (Elsa Triolet : « à quelques exceptions près, les peintres, les savants, les écrivains doivent en Occident pour gagner leur vie avoir en plus de leur travail une activité qui n’a rien à voir avec : travailler dans une Compagnie d’assurances, vendre des boutons, être menuisiers, n’importe quoi », écrit-elle, et c’est pourquoi elle crée pour l’autre Elsa… Schiaparelli)  qu’ils se taisent ou qu’ils parlent comme celui-ci  lequel nous avertit, potius mori quam fedari, qu’il vaut mieux « plutôt mourir que de se déshonorer » – est-ce Chateaubriand lui-même qui parle par son intermédiaire, lui qui se vante d’avoir porté à Rennes en 1788 avec d’autres nobles bretons en rébellion contre les exigences fiscales de la monarchie, des habits avec de grands boutons de nacre semés d’hermine autour desquels était écrite en latin cette même devise ?), – bref, quels qu’ils soient, ils sont tous « au-delà de l’utile ». Boutons. Au-delà de l’utile est le titre de l’exposition (ouverte jusqu’au 16 septembre 2007 au Musée de la Miniature de Montélimar) de la collection de Loïc Allio, un des plus fidèles « arpenteurs » de notre marché. C’est une première : non seulement cette collection est une des plus importantes au monde, mais c’est la première fois qu’elle est exposée, et c’est la première fois qu’une collection de boutons d’une telle qualité est exposée.

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*** Cette note a utilisé les recherches savantes de M. Allio recueillies dans le catalogue de l’exposition, qui est déjà le deuxième livre de Loïc. Nous souhaitons à Loïc toujours de nouvelles trouvailles, à Vanves comme ailleurs.

La confession du brocanteur IV

Voici la fin de notre récit de 1776. Notre brocanteur mécreant est évidemment hors de danger.

Alors, dorénavant, méfiez-vous (on vous a averti) de « semblables personnages » qui existent « au détriment de la société, de la bonne foi, & du commerce ».

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Retrouvez l’entièreté du récit dans « Archives », rubrique « Les marchands ».

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Nous dédions ce récit à tous nos collègues normands.

Et nous remercions beaucoup Daniel, qui a précieusement conservé ce texte depuis si longtemps.

La confession du brocanteur III

La suite de notre récit de 1776. Et voici la confession proprement dite.

Préparez-vous : après les coups de canons, « que de forfaits ! que de friponneries ! », comme dit le texte. Car de toute façon, un brocanteur, ça ne pense qu’à son oreille (« emportée »), ou au mieux à ses « cacaoins », certainement pas à sa conscience. C’est ce que lui reproche doucement « le Confesseur »…

Si vous n’avez pas lu les deux premières parties, retrouvez-les dans « Archives », catégorie « Les marchands ».

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La confession du brocanteur II

La suite de notre récit de 1776.

Si vous n’avez pas lu la première partie, allez dans « Archives », catégorie « Les marchands ».

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La confession du brocanteur

Voici le début d’un petit livre publié en 1776. C’est un brocanteur qui se confesse…

Nous publierons l’entièreté du récit en quatre fois, chaque semaine. Bonne lecture…

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Deux oeuvres d’art à proximité du marché

Sur les 9 oeuvres d’art qui jalonnaient le parcours du tramway, 2 étaient à proximité immédiate de notre marché aux puces : celle de Angela Bulloch (Institut de Puériculture) et celle de Peter Kogler (pont de la porte de Vanves).

Pour vous souvenir et en savoir plus, voyez les pages 6 et 7 de la brochure ci-dessous :

Brochure « art dans la ville ».pdf .

L’acrobate

Mvc085fMvc073f_1       A mon dernier repas Je veux voir mes frères Et mes chiens et mes chats Et le bord de la mer A mon dernier repas Je veux voir mes voisins Et puis quelques chinois En guise de cousins Et je veux qu’on y boive En plus du vin de messe De ce vin si joli Qu’on buvait en Arbois Je veux qu’on y dévore Après quelques soutanes Une poule faisanne Venue du Périgord Puis je veux qu’on m’emmène En haut de ma colline Voir les arbres dormir En refermant leurs bras Et puis je veux encore Lancer des pierres au ciel En criant Dieu est mort Une dernière fois  A mon dernier repas Je veux voir mon âne Mes poules et mes oies Mes vaches et mes femmes A mon dernier repas Je veux voir ces drôlesses Dont je fus maître et roi Ou qui furent mes maîtresses Quand j’aurai dans la panse De quoi noyer la terre Je briserai mon verre Pour faire le silence Et chanterai à tue-tête A la mort qui s’avance Les paillardes romances Qui font peur aux nonettes Puis je veux qu’on m’emmène En haut de ma colline Voir le soir qui chemine Lentement vers la plaine Et là debout encore J’insulterai les bourgeois Sans crainte et sans remords Une dernière fois Après mon dernier repas Je veux que l’on s’en aille Qu’on finisse ripaille Ailleurs que sous mon toit Après mon dernier repas Je veux que l’on m’installe Assis seul comme un roi Accueillant ses vestales Dans ma pipe je brûlerai Mes souvenirs d’enfance Mes rêves inachevés Mes restes d’espérance Et je ne garderai Pour habiller mon âme Que l’idée d’un rosier Et qu’un prénom de femme Puis je regarderai Le haut de ma colline Qui danse qui se devine Qui finit par sombrer Et dans l’odeur des fleurs Qui bientôt s’éteindra Je sais que j’aurai peur Une dernière fois.

Mvc089fMvc076f_1*** A Gérard Bailleux (1940 – 2006), notre acrobate-mécanicien-brocanteur, qui nous a quitté il y a deux semaines.    * Les images sont tirées de Clowns & Farceurs (J. Fabbri et A. Sallée dir., Bordas, 1982), que Gérard aimait beaucoup et que je lui avais acheté aux puces. Le texte est bien sûr de Jacques Brel, le cousin « chinois » de Gégé.

Saint Roch, patron des brocanteurs

Saint Roch, patron des brocanteurs, des fripiers, des carriers…

Stroch_5 Saint Roch naquit à Montpellier, au milieu du XlVème siècle. Il avait vingt ans à la mort de ses parents ; il distribua alors ses biens aux pauvres et partit en pèlerinage à Rome. A son retour, il traversa la Toscane. Comme il y avait une épidémie de peste, il se consacra au soin des malades et à l’ensevelissement des morts. Il se retira dans une cabane abandonnée où, par ordre de la providence, un chien venait lécher ses ulcères et lui apportait sa nourriture. Rentré à Montpellier, on le prit pour un espion, et il passa les cinq dernières années de sa vie en prison. Il mourut en l’an 1327.

Son culte a été très important au cours des siècles en raison des nombreuses épidémies qui ravagèrent l’Europe, depuis la peste au XlVème siècle jusqu’à la « grippe espagnole » durant la guerre 14 – 18.

C’est le patron des médecins, des chirurgiens, des pharmaciens, des carriers et des paveurs, à cause de son nom, des brossiers, des fripiers, des brocanteurs et des confréries d’ensevelisseurs.

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On l’invoque contre la peste et les épidémies, la contagion, le choléra, mais aussi les maux aux genoux et aux jambes, lors des tremblements de terre et des calamités publiques. Il existait à Andelain, dans l’Aisne, une statue de Saint Roch qui guérissait des morsures des chiens enragés. Une procession a lieu à Incourt, dans le Pas-de-Calais. Il est représenté en pèlerin avec son bourdon, sa gourde et sa panetière. Il montre, sur sa cuisse, un bubon pestilentiel ; un chien, lui apportant un morceau de pain, l’accompagne.

Chiffonniers

Carte_chiffonnier Voici la carte délivrée par la Préfecture de Police, Direction de l’Hygiène et de la Sécurité Publique, au père chiffonnier d’une de nos collègues brocanteuse. C’était le 13 juillet 1948.

Quatorzième arrondissement

Lieux sans visage que le vent
Ô ma jeunesse rue de Vanves
Passants passés Printemps d’avant
Vous me revenez bien souvent

Quartier pauvre où je me promène
Reconnais celui qui t’aima
La sonnette du cinéma
S’entendait avenue du Maine

Très tôt tes maisons s’aveuglaient
Je m’enfonçais dans tes façades
Les affiches des palissades
Avaient des loques et des plaies

J’arrivais au chemin de fer
Qui bordait la ville et la vie
Au fossé tant de fois suivi
Sans savoir vraiment pour quoi faire

Les trains n’y passaient presque plus
C’était un lieu d’herbe et de flâne
Où dans l’ortie et le pas d’âne
Des papiers ornaient les talus

Les amants guère n’y séjournent
Aujourd’hui plus qu’en ce temps-là
Comme alors j’en suis vite las
Et dans la rue Didot je tourne

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