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Les Puces de Vanves en une longue phrase

Et si les Puces n’étaient qu’un longue phrase, qu’on lirait par à coups, tendrement ou avidement, mais toujours passionnément ?

Ecoutez donc :

« L’OEIL-POURSUITE

Telle une longue phrase, à angle droit, les puces de Vanves, dans ce va-et-vient attentif voire scrutatif, est une lecture – chaque amateur est un lecteur qui sait lire ces mots-objets particuliers et a déjà ses goûts, ses préférences, ses passions intériorisés et programmés – au regard rapide parfois fulgurant, de stand en stand, d’un bout à l’autre et vice-versa, de bric à brac, de dépôt en déballage, de récupération en collection, de déchets en merveilles, l’oeil photographie, sélectionne, pèse, juge, évalue, compare, rejette, oublie, si vite, si résolument, l’esprit frappé par une nouvelle information, puis une autre, une autre encore et cela jusqu’à la fin de la lecture, sauf si tout à coup un objet a retenu la gourmandise du regard, l’attirance de la main, le verdict absolu qui ne saurait tarder et le voilà emballé, payé, glissé dans le sac que tout bon puciste se doit d’avoir emporté avec lui et malgré tout la lecture continue comme si la phrase n’en finissait pas jusqu’à reprendre le week-end prochain avec le même appétit et ce désir inassouvi de découverte miraculeuse. »

Merci, pour cette longue phrase, à un de nos fidèles chineurs : André-Pierre Arnal, rien de moins. Support/Surface, lecteurs aguerris, doit bien vous dire quelque chose… Mais peut-être ne saviez-vous pas que Sieur Arnal fût sa vie professionnelle durant enseignant de français, et qu’il a donc pris l’habitude de savamment mélanger mots et signes, et que c’est pourquoi sans doute il n’a jamais cessé d’utiliser des stylos à plume – qu’il taille, et qu’il a produit certain nombre de « livres uniques » comme il les nomme, et qu’il se fait un plaisir de rédiger des introductions à son oeuvre ou à d’autres (voire notre « commande »).

La galerie Brimaud vient de clore (2008) une merveilleuse rétrospective de l’une de ses premières « séries », les pliages (qui se sont d’ailleurs très bien vendus – comme ils se sont également vendus à la FIAC, à peine fermée aussi). Fort heureusement, de nombreuses collections publiques ont déjà acquis de ses oeuvres : n’oubliez pas d’aller admirer les deux qui se trouvent à Pompidou (par exemple).

Merci encore, André-Pierre.

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